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DE TOUTES MES FORCES

un film de Chad Chenouga.

Au retour d’une virée dans la nature avec des amis de son âge, Nassim, un lycéen scolarisée en Première, trouve sa mère décédée. Dès la fin des obsèques, il est placé dans un foyer par l’Aide Sociale à l’Enfance. Le voilà plongé dans un milieu qu’il a du mal à accepter et où il ne se sent pas vraiment à sa place. Révolté et malheureux, il souffre d’un sentiment de culpabilité, sa mère, avant d’avaler la surdose de médicaments qui a entraîné sa mort, ayant essayé en vain de le joindre sur son téléphone portable. Mais il n’avait pas décroché, tant il était captivé par une activité de plein air.

Obligé dorénavant de vivre dans le foyer où il a été placé, il parvient cependant, au fil du temps, à créer des liens plus ou moins complexes avec les autres jeunes qui y résident. Il en vient même à s’associer en quelque sorte avec une des filles du groupe, lui la soutenant pour ses études de médecine, elle l’aidant en retour sur le plan des mathématiques. Dans le même temps, il souffre de crises de désespoir et n’hésite pas à fuguer, quand il le peut, pour rejoindre ses amis du lycée et, en particulier, une fille à qui il n’ose pas dire la vérité. Heureusement, il a aussi affaire à des éducateurs et à la directrice du foyer, Madame Cousin (Yolande Moreau), qui savent doser fermeté, sanctions, soutien et compréhension.

Impossible de ne pas comparer ce film avec d’autres œuvres cinématographiques qui abordent des sujets du même ordre : « La Tête haute » (2015) d’Emmanuelle Bercot ou la mini série télévisée « 3 x Manon » (2014) de Jean-Xavier de Lestrade par exemple. Force est de reconnaître que, pour ce qui concerne l’écriture du scénario ainsi que le jeu des acteurs, « De toutes mes forces » reste un cran au dessous des exemples que je viens de citer. On est même en droit d’estimer un brin caricatural le groupe des autres membres du foyer dans lequel se retrouve Nassim et assez peu crédibles quelques-unes des répliques qui leur sont accordées. Ces défauts sont néanmoins compensés par la force et par l’aura qui se dégagent de trois des personnages principaux du film : Nassim bien sûr, dont on perçoit parfaitement combien il est tiraillé entre sa culpabilité, la souffrance qu’elle engendre et le désir de s’en sortir pour atteindre à une vie meilleure ; l’amie qu’il aide à réviser ses cours et dont le rêve de devenir médecin malgré sa condition d’origine, au point qu’elle y passe tout son temps, ne peut qu’être bouleversant ; et Madame Cousin, la directrice, elle aussi partagée entre son devoir de fermeté, voire d’intransigeance, et ses désirs de proximité, de compréhension, voire d’indulgence, même avec une tête dure comme est celle de Nassim. « Si tu étais moins jeune et moins con, je t’épouserais ! », lui dit-elle lors d’une des scènes de la fin du film ! 

NOTE:  7,5/10

Luc Schweitzer, ss.cc.