EPIPHANIE 2021

Méditation en la fête de l’Épiphanie 2021

En cette fête de l’Épiphanie nous célébrons Jésus qui se donne à voir, qui se manifeste aux Mages venus d’Orient. Cela dépasse, et de loin, la petite contrée de Bethléem et même de Jérusalem !

Dans cette rencontre des Mages à la crèche de Bethléem ce n’est pas seulement Jésus qui se manifeste aujourd’hui comme Dieu à ces étrangers, mais les mages eux-mêmes qui par ce qu’ils sont et plus encore par ce qu’ils offrent, manifestent que cet enfant devant lequel ils se prosternent est plus qu’un petit d’homme. Ces dons offerts par les mages -l’encens, l’or et la myrrhe- ont une profonde signification, ils sont un acte de reconnaissance.

En effet ces « cadeaux » représentent la reconnaissance d’une personne comme Dieu et comme Roi. Ces dons offerts sont donc de la part des rois mages un acte de soumission à cet enfant couché sur la paille. Ils veulent dire qu’à partir de ce moment, les donateurs, qu’ils sont, appartiennent au Souverain et qu’ils reconnaissent son autorité. Il est étonnant que les plus proches de Bethléem, les habitants de Jérusalem, le roi Hérode, les grands prêtres, les scribes du peuple, tout le gratin de Jérusalem ne reconnaissent pas la souveraineté de cet enfant. Nous comprenons bien qu’ils ne peuvent le reconnaitre puisque pour eux le « Messie » attendu ne pourra être que couvert de gloire, de force et de puissance à la manière des puissants de la terre. Il ne peut être cet enfant couché dans une mangeoire !

Et donc tous ces gens ne sont pas allés à la grotte de Bethléem. Les seuls à être allés jusqu’au bout du chemin, ce sont les mages, c’est-à-dire des païens, à savoir des non juifs, des personnes qui n’appartiennent pas au peuple d’Israël et qui représentent tout ceux –et ils sont nombreux hier comme aujourd’hui- qui sont étrangers à la révélation de Dieu qui se fait connaître en Israël.

La grandeur des mages c’est, de s’être mis en marche. Ils ont suivi l’Étoile ; comme Abraham, ils sont partis vers un lieu qu’ils ne connaissaient pas ; ils ont accepté d’être bousculés dans leur vie, d’être déracinés de leur terre pour aller vers une terre qu’ils découvraient jour après jour, au fur et à mesure que l’Étoile les conduisait. Et en ce sens, ce sont déjà des hommes qui nous enseignent ce qu’est la Foi. La Foi, c’est précisément se mettre en marche, c’est d’accepter d’entrer dans une autre rationalité que celle du monde, en un mot c’est accepter de faire confiance à un Autre. Peut-être que au cœur de la pandémie ne nous reste plus que cela, nous tourner vers l’essentiel, nous tourner vers l’Etoile qui seule peut guider nos chemins, notre vie.

La Parole de Dieu, l’eucharistie, la pratique de la charité envers les plus pauvres authentifient  ce qu’est la véritable étoile.  Cette étoile, qui dans l’incertitude des discours humains, nous offre l’immense ‘splendeur de la vérité’ pour reprendre le titre d’une grande encyclique de St Jean-Paul II.

La venue des Mages à Bethléem est en quelque sort leur entrée définitive dans ce que nous reconnaissons être aujourd’hui l’Église, universelle qui rassemble tous les peuples de la terre.

Souvent l’Épiphanie est le moment propice à célébrer dans nos paroisse la « Fête des Peuples » aux couleurs, langues et cultures différentes mais filles et fils du même Père : donc appelés à une fraternité au-delà de tout ce qui peut diviser, anéantir…

Les mages nous apprennent en ce jour à nous prosterner nous devant le Christ, et uniquement devant lui seul, Lui la Vérité sur l’Homme et sur Dieu.

Que cette nouvelle année civile soit pour chacune et chacun de vous un nouveau temps favorable pour la rencontre entre nous et avec ce Dieu qui fait route avec nous.

Meilleurs vœux de Sainteté et de Santé à tous !

Méditation du Père Christian Malrieu