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HIVER SOLIDAIRE A LA UNE

C’est la huitième édition de l’opération diocésaine Hiver solidaire : depuis décembre, vingt-cinq paroisses accueillent dans leurs locaux des personnes sans-abri. Cette initiative fait naître avant tout des relations d’amitié par-delà les différences. Reportage à St-Gabriel (20e).

II est 19h. Alors que dehors la température est fraîche, la crypte de l’église St-Gabriel (20e) est bien chauffée. Idir, Monique et Clémence sont en train d’éplucher des pommes de terre pour la soupe. Idir affiche un grand sourire. Après s’être retrouvé à la rue à cause de problèmes financiers, cet homme à la retraite peut dormir et dîner dans un endroit chaud, dans cette crypte, depuis le lundi 7 décembre. C’est une femme rencontrée à côté d’une église, puis l’association Aux captifs, la libération, qui l’ont dirigé vers cet accueil. Il confie : « Ici, il y a une chaleur humaine que je n’ai pas trouvée ailleurs. Les bénévoles ne distribuent pas seulement de la nourriture. Ils passent aussi du temps avec moi. Je ressens leur sincérité, ils ne sont pas présents pour récolter des profits mais pour donner ce qu’ils ont à l’intérieur d’eux-mêmes. Et cela me donne de la joie. » Créer des liens Jusqu’au dimanche 20 mars, Idir va cohabiter avec Hervé et Jean, deux autres hommes qui cherchaient un toit pour l’hiver. Ces trois personnes sans-abri sont accueillies à St-Gabriel dans le cadre d’Hiver solidaire, une opération pilotée par le Vicariat pour la solidarité du diocèse. C’est la deuxième année que cette paroisse y participe. Environ quatre-vingts bénévoles, des catholiques pratiquants, comme Clémence et Monique, ou des personnes plus éloignées de l’Église, s’investissent régulièrement dans cette initiative. Pendant qu’elle mixe la soupe, Clémence, une jeune assistante sociale raconte qu’elle « passe toujours de bonnes soirées » à Hiver solidaire et que ce projet « fantastique » permet de « créer des liens avec les personnes accueillies et aussi entre les paroissiens ». Monique, retraitée, qui l’aide à concocter le repas, ajoute : « Cela donne un autre regard sur les personnes de la rue. » Dans la pièce voisine, Jean fait sa lessive. Ce sexagénaire d’origine espagnole apprécie qu’ils ne soient que trois à cohabiter : « C’est plus facile de s’entendre lorsque nous sommes moins nombreux. »

Partager autour de la table

Vers 20h, c’est l’heure du dîner. Idir, Hervé et Jean mettent le couvert. « Ils sont tellement reconnaissants qu’ils nous apportent leur aide le plus possible pour le repas », commente Clémence. Les bons plats s’enchaînent : soupe, petit salé aux lentilles, fromage blanc et crème aux marrons. Cette soirée-là, un concours de blagues est lancé. Chaque convive en raconte une. Les rires fusent. Les discussions se font parfois plus sérieuses. « C’est fabuleux de partager autour de la table ! », résume Hervé, un quinquagénaire. Tout fier « d’avoir pris trois kilos » depuis son arrivée à St-Gabriel, il exprime sa reconnaissance : « Ces bénévoles ne me connaissent pas et ils m’accueillent comme si j’étais un roi. Ils sont vraiment généreux. De mon côté, j’essaie de leur apporter de la présence et de l’humour. C’est un échange. J’ai l’impression de trouver ici une sorte de famille. » À la fin du repas, Clémence et Monique disent au revoir à leurs convives. Deux autres bénévoles, Hervé et Louis, aussi présents pendant le dîner, resteront pour la nuit. Jean confie, la voix remplie d’émotion : « Comme ce soir, nous sommes bien accueillis à chaque fois. Les bénévoles nous prêtent de l’attention et cela nous aide à avancer dans notre vie. » • Céline Marcon

Source:

http://www.paris.catholique.fr/hiver-solidaire-un-lieu-de.html?utm_source=hebdo&utm_medium=email&utm_campaign=2016-01-19_hebdo&utm_content=hiver-solidaire-un-lieu-de.html