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ROSALIE BLUM

un film de Julien Rappeneau.

Le nom du metteur en scène de « Rosalie Blum » ne nous est pas étranger… Rien d’étonnant, car Julien Rappeneau n’est autre que le fils de Jean-Paul, le talentueux réalisateur de « La Vie de Château », de « Cyrano de Bergerac » et, tout dernièrement, de l’excellent « Belles Familles ». Julien, lui, après s’être fait la main en tant que scénariste, passe à son tour à la réalisation avec ce film dont l’un des points forts est précisément d’être magnifiquement écrit, son scénario mêlant tous les ingrédients qu’il faut pour plaire quand on veut faire une comédie : l’intelligence, l’habileté, la malice, la fantaisie…

C’est une bande dessinée signée Camille Jourdy qui a été adaptée pour en faire ce film savoureux. Tourné en grande partie à Nevers et un peu à La Charité-sur-Loire, l’action y est divisée en trois parties, chacune épousant le point de vue d’un des personnages. Trois personnages principaux donc : d’abord Vincent Machot (Kyan Khojandi), un garçon timide et plutôt solitaire, exerçant le métier de coiffeur et devant supporter le voisinage d’une mère possessive, envahissante et écervelée (jouée par Anémone) ; ensuite la délicieuse Aude (Alice Isaaz), jeune fille sans emploi et vivant en colocation avec un hurluberlu (Philippe Rebbot) ; enfin la tante d’Aude, celle qui donne son titre au film, Rosalie Blum (Noémie Lvovsky), une épicière qui, pour une faute commise autrefois, a été mise au ban de sa propre famille et a perdu la garde de son fils.

Tous ces personnages trompent comme ils peuvent leur solitude et essaient de cacher leurs blessures intimes. Pourtant, et même si le film n’est dénué ni de mélancolie ni de tendresse, c’est bien une comédie qui se met en place au fil d’une intrigue à rebondissements et à surprises dont les éléments s’assemblent, petit à petit, comme les pièces d’un puzzle. Au gré des filatures, car les personnages se suivent et s’épient les uns les autres, se découvrent les petits mystères et les secrets petits et grands de chacun. Le film avance à la manière d’une enquête ludique faisant se succéder des scènes souvent très amusantes. Le petit jeu qui consiste à s’espionner les uns les autres conduit aux situations les plus cocasses, la moindre n’étant pas celle qui voit s’introduire par effraction Aude et ses comparses (outre Philippe Rebbot déjà nommé, Sara Giraudeau et Camille Rutherford) chez l’inénarrable mère de Vincent.

Le charme de ce film paraîtra peut-être un peu rétro à certains… Qu’importe ! Les comédies de qualité n’abondent pas dans le cinéma français contemporain et je ne serai certes pas de ceux qui feront la fine bouche. Avec « Les Bêtises » de Rose et Alice Philippon et « Belles Familles » de Jean-Paul Rappeneau, sortis l’an dernier, voici la crème de la comédie à la française : un film qui émeut et fait rire à la fois (et le fait irrésistiblement)! 

NOTE:  8/10

Luc Schweitzer, sscc.